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Contrat C2D : interview Alain Gbaman Dogoua, Coordonnateur de la Cellule C2D capitales régionales pour l’Est

Le Coordonnateur de la Cellule C2D capitales régionales pour l’Est fait le point des activités menées par le partenaire gouvernemental dans la première ville de la région.

On tend vers la fin du 3ème C2D, qu’est-ce qui a été fait dans le cadre du projet Capitales régionales, pour la région de l’Est ?

Au démarrage, le programme prévoyait quatre composantes: une composante «infrastructures et voirie», une composante «équipements marchands», une composante «services de proximité» et une composante «espaces publics». La composante «Services urbain de proximité» a été exécutée à 100%. Tout ce qui a été prévu, à savoir 10 latrines dans les écoles, six toilettes publiques, 60 candélabres solaires. Au contraire, on a même un ajout, notamment la réalisation des forages d’eau potable avec pompes à motricité humaine dans ces différentes écoles où on a mis les latrines parce qu’il se posait un problème de lavage des mains.

Ces écoles n’étant pas connectées au réseau Camwater. Le volet «Espaces publics» qui comprenait au départ la réalisation de trois jardins publics et la construction des ateliers municipaux, est avancée à 80% parce que les ateliers municipaux qui abritent le siège de la cellule du programme C2D, sont complètement achevés et réceptionnés; nous l’utilisons même déjà. Il reste à achever les travaux sur les jardins qui, d’ici la fin de l’année 2021, seront totalement achevés.

Le volet «équipements marchands» consistait en la réalisation de certains équipements générateurs de revenus pour le compte de la communauté urbaine. En ce moment, nous avons terminé avec la construction du marché Mokolo 2 qui comprend pratiquement 202 boutiques avec quatre hangars. Nous sommes en train de construire un espace commercial qui va contenir un supermarché, et des équipements annexes où on aura une centaine de boutiques. Et entre temps, nous avons réalisé les travaux de construction d’autres espaces marchands dans le marché central de Bertoua: notamment des boutiques, avec des îlots de divertissement, soit 53 boutiques et 15 boutiques sur des carrefours comme le Cenajes et Camwater.

Sur ce volet, nous sommes aussi à peu près à 80% du taux de réalisation. Par contre, il y a des projets que nous n’avons pas pu réaliser sur ce volet, comme le projet de construction du Marché historique qui a été différé pour le premier trimestre 2022, et le projet de construction de l’abattoir dont les fonds n’ont pas suffi pour mettre en place. J’ajouterais également la construction des gares routières aux entrée Est et Ouest de la ville.

Nous avons diminué ta consistance des travaux, en nous contentant de l’aménagement du site avec une clôture pour sécuriser ces différents sites. Donc s’il faut faire un plaidoyer pour ce volet-là, c’est qu’on puisse aider la ville de Bertoua à trouver des financements additionnels pour parachever les projets qui ont été laissés en stand by.

Mais je rappelle que les études ont été entièrement réalisées pour ces projets que nous avons reportés. Le dernier volet c’est «Voirie urbaine»: là-bas, on avait reçu des financements pour 14km mais nous en avons réalisé 18, parce que nous avons pu réaliser des économies sur certains aspects du projet. Ce volet est complètement achevé; ce sont des routes en Ber (béton compacté au rouleau, Ndlr) et en pavés.

Quelles sont les difficultés rencontrées ?

C’était beaucoup plus au démarrage des projets, parce que les populations ne comprenaient pas le bien-fondé. Elles pensaient que c’était un leurre du gouvernement. C’est quand les travaux ont effectivement démarré que les choses ont commencé à aller comme sur des roulettes. C’étaient des personnes qui refusaient de déguerpir. Bien que les commissions préfectorales de constat et d’évaluation des biens impactés soient passées les sensibiliser et les recenser, ce n’était pas facile de les déguerpir. Mais ce sont des problèmes qui ont été résolus assez rapidement.

Vous semblez élaguer la question du respect des délais par les entreprises…

Non, peut-être parce que c’est mineur. On n’a pas eu de problèmes de délai dans la plupart des travaux que nous avons exécutés. Je prends le cas des ateliers municipaux qui sont déjà fonctionnels, c’était neuf mois de travaux et il y a même eu un avenant, mais il n’y a pas eu prolongation de délai. Globalement, on n’a pas eu un problème de délais. Certes ça se pose peut-être actuellement pour les jardins et l’espace commercial, mais jusque-là, pour l’espace commercial, l’entreprise n’est pas encore hors-délai.

Un jardin sur un marécage, ça a été aisé à réaliser? Est-ce vraiment viable ?

On a rencontré un sérieux problème surtout au niveau du jardin Face Palais de justice parce que c’est un terrain entièrement marécageux, où le bon sol se situe à 8m de profondeur, il a fallu faire des purges et substituer ces matériaux impropres à la construction pour le substituer avec du matériau définitif. Au niveau du pont, il a fallu relever ce défi, pour faire passer la route sur une zone entièrement marécageuse pour pouvoir relier deux quartiers qui étaient complètement séparés par un cours d’eau. Ça nous a pris 7000 camions de moellons pour pouvoir constituer le socle pour poser ce pont que nous avons réalisé. Pour nous c’est le point d’attraction de ce programme.

Qu’est-ce qui est prévu pour assurer la survie de ces ouvrages au-delà du C2D?

Ces ouvrages sont rétrocédés à la Communauté urbaine. Et une des dispositions du Contrat de ville signé entre la Communauté urbaine et l’État du Cameroun, était que la Communauté urbaine recrute le personnel de la Cellule qui est en charge de l’exécution de ces travaux. Ce personnel est mieux outillé pour entretenir ces ouvrages. Et au moment où je vous parle, tout le personnel de la cellule C2D de Bertoua a été recruté au sein de la communauté urbaine.

Donc en réalité, il n’y aura pas de problème d’entretien des ouvrages, surtout que les équipements marchands qui ont été construits par le programme et qui génèrent des revenus à la Communauté urbaine, permettront d’entretenir les ouvrages qui ont été construits. Les 53 premières boutiques qui ont été construites ont généré 32 millions de francs. Si on y ajoute les 202 de Mokolo, la centaine de l’espace commercial, on aura à peu près 300 à 400 boutiques. Ça pourra générer à la Communauté urbaine à peu près cent millions par mois.

Quel est le retour que vous avez des populations ?

De manière globale c’est positif. Parfois quand nous faisons nos courses certains nous reconnaissent et nous adressent leurs félicitations. J’ai été convoqué par le gouverneur de la Région qui m’a fait part de la satisfaction globale des populations de l’Est en général et de Bertoua en particulier qui sont contentes de voir leur capitale régionale mériter enfin son nom de ville.

Qu’attendez-vous encore de l’Afd ?

En termes de voiries, nous avons identifié 36km de route, mais nous en avons réalisé 18. Ça veut dire qu’il y a encore 18 autres qui restent. En termes d’équipements marchands, il y a les gares routières que nous n’avons pas pu construire, l’abattoir. Nous sollicitons une fois de plus l’appui de l’Afd pour permettre à la ville de compléter et parachever ce programme d’investissement prioritaire avec ce financement additionnel que nous attendons.

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